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Né protestant près d'Agen, Théophile de Viau (1590-1626) fait des études classiques, voyage, est exilé, se convertit, se fait connaître à la cour par son esprit (sa comédie Pyrame et Thisbé), se lie avec des poètes de sa génération, dont les sulfureux Boisrobert et Des Barreaux. Il y a une parenté avec Villon dans les moeurs, l'insolence, la mélancolie, la soif de vivre et les affres de l'emprisonnement.
Ces temps troublés ne sont pas sans risques. Les Jésuites s'acharnent : la "fureur" de l'élégiaque sarcastique, libertin avant la lettre, lui vaut d'être brûlé place de Grève en effigie. A l'exception de Corneille et de La Fontaine les classiques condamnèrent eux aussi cet ennemi de l'imitation, cet amoureux de la nature. Les modernes, dès Gautier, Gourmont, redécouvrirent peu à peu tout l'éclat du charme blessé dont il enchanta l'orée du Grand Siècle.