En cours de chargement...
"A supposer que nous disposions, dans notre tradition dite
occidentale (juive, grecque, romaine, chrétienne, islamiquè),
d'un concept unifié, stabilisé, donc fiable du mensonge, il ne
suffirait pas de lui reconnaître une historicité intrinsèquement
théorique, à savoir ce qui le distinguerait d'autres concepts
dans d'autres histoires et d'autres cultures. Il faudrait aussi
examiner l'hypothèse d'une historicité pratique, sociale,
politique, juridique, technique qui l'aurait transformé, voire
marqué de ruptures à l'intérieur de notre tradition.
C'est à cette
dernière hypothèse que je voudrais accorder ici,
provisoirement, quelque privilège. Mais pourra-t-on jamais
distinguer entre ces trois choses, à savoir 1) une histoire
(Historie) du concept de mensonge, 2) une histoire
(Geschichte) du mensonge, faite de tous les événements qui
sont arrivés au mensonge ou par le mensonge, et, d'autre part,
enfin, 3) une histoire vraie qui ordonne le récit (Historie,
historia rerum gestarum) de ces mensonges ou du mensonge
en général ? Comment dissocier ou alterner ces trois tâches ?".