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Notre Médina, qui avait commencé de recevoir ses premiers hôtes en août 1914, en comptait déjà plus d'une dizaine de milliers, au moment de nous accueillir au début des années 1930, mes amis et moi, à notre venue au monde. Le rythme d'installation de ses habitants s'étant ralenti durant la période de la Première Guerre mondiale (1914/1918) était reparti de plus belle avant l'éclatement de la seconde (1939/1945).
Durant l'entre-deux-guerres, la résistance d'une bonne partie des Lébous à l'autorité coloniale, refusant de quitter leurs traditionnelles et ancestrales maisons de leur ville de Ndakarou (Dakar) pour un transfèrement à la Médina, avait laissé un grand vide dans le peuplement du Village. Leurs velléités de désobéissance face aux Injonctions de déguerpissement étalent d'ailleurs favorisées par la disparition, de facto, des raisons exhibées par l'administration coloniale pour les obliger à déménager de Dakar-Plateau pour la Médina.
Il n'y avait, en effet, plus d'épidémie de peste (prétexte majeur mis en avant) depuis la dernière datant de mai 1914 ; et ceux d'entre eux encore demeurés en ville n'édifiaient plus d'habitat en bois ou en paille évitant, ainsi, de transgresser une règle principale dite de salubrité et d'hygiène imposée par l'autorité locale.