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Hantômes n'est pas un livre de deuil. Surtout pas. Car " faire deuil " – cheminement actif – serait accepter la mort ; mais elle ne fait jamais sens. " Surtout pas un acquiescement, écrit Isabelle Baladine Howald, mais plutôt un renoncement comme sous la torture, j'accepte j'accepte – comme j'avoue. " Comme s'il fallait avouer une béance irrémédiable. Ecrire dans et contre, contestant le deuil ou son acceptation, pour faire entendre une sorte d'éthique de la mélancolie : " Je – court à la mort.
" Le titre l'annonce : Hantômes, comme un effet de redoublement imaginaire de cette présence trouble de la mort, comme un fantasme de l'esprit enfin réalisé. Isabelle Baladine Howald, en écho à Stéphane Mallarmé et son Pour un tombeau d'Anatole, poursuit cette " graphie constamment suspendue de la mort " avec une utilisation des tirets, notamment, à l'encontre de leur mode habituel : ils ne sont pas ici une respiration mais comme la césure d'un souffle, comme un arrêt, où " je " est " déplacé sans bougé ".
Comme si on devait faire sacrifice de sa propre langue, comme si la parole était définitivement à l'arrêt, suspendue.