Hannah Arendt et Martin Heidegger

Hannah Arendt rencontre Martin Heidegger en 1924. Elle devient la maîtresse de ce professeur qui la fascine. Heidegger, lui, tombe sous le charme de sa jeune élève, flatté par l'admiration sans bornes qu'elle lui porte. Ainsi commence une longue relation, où le désir le disputera toujours au pouvoir, l'attachement à la rancune, et les besoins affectifs aux considérations politiques. Cette histoire ne se termine qu'en 1975, avec la mort d'Hannah Arendt. En s'appuyant sur la correspondance entre Hannah Arendt, Martin Heidegger et Karl Jaspers - dont une grande partie est portée pour la première fois à la connaissance du public -, Elzbieta Ettinger reconstitue pas à pas cette liaison et ses conséquences, en évitant toute complaisance et toute tentation de juger : les faits parlent d'eux-mêmes ou font parler les protagonistes, et cela suffit amplement. Le reste est laissé à l'appréciation du lecteur. Très bien documenté, ce livre disperse une zone d'ombre sur deux philosophes éminents du XXè siècle et il ne manquera pas de susciter des commentaires, des interrogations, voire des polémiques chez ceux qui se réclament de l'un ou de l'autre.