Hamlet

Une seule lettre, en anglais, sépare le mot - word - de l'épée - sword. On a fait d'Hamlet un homme du mot. C'est aussi un homme d'épée - et ces deux aspects sont indissociables. L'homme de cour, le soldat, l'érudit, le regard, la langue et l'épée, ainsi Ophélie le décrit-elle : un idéal d'homme de la Renaissance qui, au savoir, allie cette culture du corps qu'un Montaigne se refuse à divorcer de l'esprit.
Sans doute Laërte passe-t-il pour une fine lame, mais c'est Hamlet qui, dans le duel final, s'avère, des deux, le plus habile. De fait, entre esquives, ripostes, arrêts, feintes et contre-attaques, le prince de Danemark manie la parole en swordsman, ou, plus précisément en duelliste. Bien avant d'affronter Laërte, c'est avec sa propre pensée qu'Hamlet croise le fer. DZ