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Après les attaques contre la scientificité et la prétendue arrogance des psychanalystes, qui ont trouvé un très large écho dans les médias durant l'année 2006, Ignacio Gârate-Martinez nous propose un essai de "psychanalyse vivante" qui n'est pas une réponse à des attaques, mais le témoignage sur une pratique, dépouillée de certitudes, qui préserve la possibilité d'une parole unique, inscrite dans la chair du sujet, et qui n'est pas comptabilisée ou formatée selon les principes de la normalité.
Un écrit qui ne se situe pas contre mais pour. En effet, pour l'auteur, le désir de guérir pour normaliser constituerait un recul, un abandon face à la nécessité incontournable d'inventer la vie, de saisir au creux même de la différence radicale, la vivacité d'un verbe capable d'inventer de nouveaux " possibles ", surtout lorsque la différence parle d'une souffrance indicible ou non encore dite. Mais peut-on écouter la parole d'un autre "à venir" sans rendre compte de son propre parcours ? Le psychanalyste doit-il adopter la blouse blanche ou l'objectivité du scientifique qui se prétend légitime du fait d'être reconnu comme expert ? La souffrance humaine doit-elle être rangée et catégorisée sous la forme de handicaps ou "d'impossibilités" qui permettraient un meilleur quadrillage, un meilleur contrôle de notre société en crise ? Ignacio Garate-Martinez ne conçoit pas ainsi les traces d'étincelles d'humanité et situe la souffrance d'avoir une âme comme un "pouls qui frappe les ténèbres".