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« Parmi les innombrables élèves de Raphaël d’Urbin, aucun ne l’imita mieux dans son style, son
invention, son dessin et son coloris que Jules Romain... » C’est ainsi que Giorgio Vasari (1568)
commence la biographie du peintre et architecte Giulio Pippi (1492 ou 1499-1546), dit Giulio Romano,
nom que l’artiste choisit pour exprimer en un seul mot tant ses origines que l’importance que Rome et
l’Antique avaient dans son art.
Entré très jeune dans l’atelier de Raphaël, Giulio y assuma un rôle qui
devint de plus en plus important au fil des ans. Désigné, avec Giovan Francesco Penni, héritier et
exécuteur testamentaire du maître, à la mort de celui-ci en 1520, Giulio reprit son atelier. Après avoir
finalement terminé la décoration de la Salle de Constantin, au Vatican, en 1524 il céda aux prières et
promesses du comte Baldassarre Castiglione, ambassadeur de Frédéric II Gonzague (1500-1540) à
Rome, et accepta l’invitation du marquis de s’installer à la cour de Mantoue.
C’est là, loin de Rome,
que sa créativité put s’exprimer pleinement. Très vite, il y assuma le premier rôle concernant toutes
les oeuvres d’architecture et de décoration, et on peut compter parmi ses chefs-d’oeuvre le Palazzo Te
(1525-1535) et l’appartement de Troie au Palazzo Ducale (1536-1539). Comme Raphaël l’avait fait à
Rome, Giulio est à Mantoue à la tête d’un atelier capable de traduire en stucs et peintures ses dessins.
Plus que dans les oeuvres achevées, c’est dans le dessin que ses inventions atteignent la perfection
absolue en s’exprimant toujours avec vivacité, force et sensibilité.
Le très riche fonds de dessins de l’artiste au Cabinet des dessins du Louvre en donne un poignant
témoignage et permet de parcourir toute la carrière de l’artiste, de ses débuts romains dans les
chantiers du Vatican et de la Villa Madame jusqu’aux années à la cour de Gonzague, quand, grâce aux
prestigieuses commandes mantouanes, sa renommée se diffuse dans toute la plaine du Pô, et même
au-delà des Alpes.