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Rien n’est simple: toute réalité a son ombre, son double, son
hydre. Moins mythiques, les bêtes mystérieuses qui hantent les
nouvelles de Cortázar n’en sont pas moins terribles. Un
homme a la nausée : il vomit des petits lapins qui deviennent
envahissants au point de le pousser au suicide. Une femme
vêtue de rouge se mue en panthère sanguinaire, entraîne une
salle de concert dans sa folie et mène une véritable danse des
ménades.
Un banal pull-over de laine bleue devient une
pieuvre redoutable. Dans une ferme isolée, un tigre rôde,
image du désir et instrument mortel du désir de la vengeance
d’une petite fille. Telles sont quelques-unes des figures du
redoutable bestiaire intérieur que Julio Cortázar déploie devant
nous avec la minutie attentive du naturaliste et le génie du
poète. Comme dans Marelle, l’auteur avance sans défaillance
sur l’étroit sentier ou le réel et l’imaginaire se confondent et
rend magistralement à une vie extérieure, concrète, les
créatures les plus fantastiques.
Traduit de l’espagnol par Laure
Guille-Bataillon
Beau et fantasque
Cortazar, un auteur de nouvelles tout simplement fabuleux, que je vous recommande vivement !
Au même niveau que Maupassant, avec une veine plus que fantastique diffuse et inquiétante, et un véritable sens de la fin ouverte.