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Le talent de Gérard Engelbach est évident et fascine. Incontestablement, Pierre Oster a raison d'écrire: "c'est le poète de tous les murmures, voyageur attentif à tous les confins". Cousin subtil des chantres de la poésie blanche, il n'est pas dupe de sa désespérance désabusée lorsqu'il interroge l'énigme primordiale. Il note même: " Le silencieux porte les mondes". En effet, il faut prêter l'oreille même aux pauses pour mieux comprendre cette fine alchimie des mots.
On peut songer aussi à Jean Grosjean pour une écoute permanente du dieu énigmatique, discret, toujours proche du silence qui, justement, ne fait point entendre sa voix dans le tonnerre de l'imposant Sinaï mais plutôt dans le zéphyr parlant au prophète Elie. En lisant Engelbach, Robert Sabatier évoque " un travail artisanal sur les mots", une "parfaite ordonnance", Serge Brindeau, Héraclite, Parménide et Hegel, en plus d'André du Bouchet et de Michel Deguy.
Daniel Leuwers songe quant à lui "à certains mots d'ordre de René Char", à la rumination ontologique d'un André Frénaud.