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Mer étrange, île étrange Aux confins de l'éternité. Le refuge est là, là est le tombeau, Une maison pour nous deux. La brume s'exhalant des eaux Se fond à l'horizon, Une vague meurt à nos pieds, Onde d'un autre monde. L'étrange dame lune ne descend plus, Elle contourne l'île et resplendit, La fumée de l'offrande Cherche l'obscure voûte du ciel. Sous les colonnes de notre sanctuaire Nous veillons sur la flamme adorée, Lorsque s'éteindra le brasier, Là sera notre couche, là notre tombeau.
Le sein suave de l'univers Enferme dans sa caresse Le monde d'en bas, le monde d'en haut, La mer étrange, l'île étrange. Akseli Gallen-Kallela, Nimetön seari [L'lle sans nom],1916.
