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Florent et Octavien est une chanson de geste tardive (deuxième moitié du XIVe s.) dont les 18 509 alexandrins étaient restés inédits jusqu'à ce jour. Cette édition est celle du manuscrit de la Bibliothèque Nationale f. fr. 1452, mais l'abondante varia lectio donne une vue suffisante des deux autres manuscrits conservés. Comme l'indique le titre, elle conte l'histoire de Florent et Octavien, les fils jumeaux de l'empereur de Rome, Octavien, qui est l'ami de Dagobert.
Elle intéresse l'histoire des mentalités et l'histoire de la littérature. En effet, elle évoque les temps mérovingiens - où se situe la fiction - et reflète un moment de la guerre de Cent Ans, puisqu'elle a été composée pour l'essentiel peu après la bataille de Poitiers ; l'abbaye de Saint-Denis constitue le lien tangible entre les deux époques. Du point de vue littéraire, dans le moule nouveau de l'alexandrin, elle perpétue, comme les autres chansons de geste tardives, le style propre à ce genre, mais elle occupe aussi une place originale : inspirée d'un roman du XIIIe s.
en octosyllabes, Octavian, qui lui fournit la matière de sa première partie et dont elle prend l'épilogue pour point de départ de sa deuxième partie, elle se trouve elle-même à l'origine d'un "cycle mérovingien" où entrent Charles le Chauve, Thesdus de Cologne et Ciperis de Vignevaux ; d'autre part, sa troisième partie est une continuation plus récente, imaginée en vue d'annexer à Florent et Octavien la chanson plus ancienne de Florence de Rome.
D'ailleurs, un remaniement de cette chanson suit Florent et Octavien dans l'un des manuscrits et l'ensemble a donné lieu à une mise en prose. Enfin, Florent et Octavien est aussi en rapport avec le cycle de la Croisade et présente maint point commun avec Baudouin de Sebourc. Cette chanson tient donc une place importante dans un réseau riche et complexe et constitue un document pour l'histoire des mentalités, de la littérature et de la langue du XIVe siècle.