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L'escale. Ce joli pavillon blanc de banlieue parisienne abrite huit adolescentes, leur passé et leurs souffrances, des jeunes filles "placées" en foyer. Il y a Assa, la bonne élève, sérieuse, qui se réfugie dans la littérature pour ne rien laisser paraître de ses blessures ; Céline, la fugueuse récidiviste attirée par les beaux parleurs et l'argent prétendument facile ; Lina, qui se cache dans ses joggings et joue à la dure.
Elles ne s'aiment pas particulièrement, s'évitent même. Mais à l'automne 2019, quand la vague #noustoutes déferle sur la France, c'est ensemble qu'elles embarquent pour une fugue itinérante. Armées de feuilles et de marqueurs, elles collent leurs revendications et slogans sur les murs des grandes villes, les beaux immeubles et les gros ensembles, avec pour but de faire entendre la voix des jeunes filles placées, et de leur donner enfin une place.
Avec humour et finesse, Mathilde Faure dépeint les réalités d'une jeunesse trop souvent invisible et nous entraîne dans une folle fugue où nos héroïnes se découvrent elles-mêmes et comprennent la puissance de la sororité.
Portraits d'adolescentes bouleversants !
C'est une plume brute qui nous plonge dès les premières pages dans le quotidien d'un foyer d'Argenteuil : L'Escale, qui a la particularité d'être l'un des seuls à être non-mixte de la banlieue parisienne. On va y suivre trois adolescentes : Lina, Assa et Céline. C'est la souffrance qui résonne, la douleur d'être enfermées derrière des portails. L'écriture de Mathilde Faure est poignante, dure mais très réaliste, elle dessine les contours d'une réalité qu'on tait, qu'on ne veut pas voir et j'ai été totalement bouleversée par le parcours de ces trois personnalités, ces adolescentes révoltées qui ne veulent plus se sentir abandonnées et décident de fuir sur les routes de France pour faire entendre leurs voix. Ce roman mérite à mon sens entièrement le prix de l'Héroïne engagée.