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Matthieu a vécu une expérience radicale en 1964 au couvent des dominicains de l'Arbresle. Il a reçu une "révélation". Il a reconnu comme étant une seule et même chose la Beauté, la Modernité, le Grégorien, le rappel de la Mort et Résurrection d'un homme survenue près de vingt siècles plutôt. Cette "révélation" s'accompagnait d'une certitude nouvelle : aucune œuvre d'art ne peut atteindre la profondeur de ce qui lui fut donné de vivre lors de la semaine sainte.
Matthieu a saisi que la beauté de ces journées n'est pas tant la splendeur des offices liturgiques que leur adéquation avec le sens d'une beauté étrange, celle d'un homme crucifié.
Le supplice même n'est pas beauté, mais l'attitude d'un homme innocent devenu croix pour exprimer la gloire de son père : voilà une beauté encore jamais exprimée. Les Grecs ont "inventé" la beauté du corps et ont jeté dans l'humanité ce rêve fou d'une beauté physique dont tous les hommes se voudront l'imitation. Le Christ n'est pas Apollon. Le Christ est "beau" du fait de mourir sur une Croix, sachant que cette mort ignominieuse est l'expression la plus aboutie de l'Amour de Dieu pour les hommes.