Comment les médias ont-ils contribué, par leur présence comme par leur absence, à configurer la vie d'un personnage longiligne, né Suisse alémanique et devenu, Dieu sait pourquoi, un spécialiste de littérature française, alors que celle-ci n'était peut-être pas son genre ? Quel rôle les livres, les caméras, les enregistreurs, la télévision, les bandes dessinées et les mégaphones ont-ils joué dans sa vie ? Comment devient-on critique littéraire ? Cette question est au centre d'une autoanalyse dont le sérieux n'est hélas pas certain.
Le fil conducteur en est l'histoire de la voix de l'auteur, ou plus exactement celle de ses extinctions, de ses défaillances et de ses absences. En effet, si celui-ci a pu rêver de devenir une voix, il secouait de bonne grâce, car le panégyrique n'est pas son tort, que telle n'était pas sa vocation. Le destin du critique littéraire est-il d'être voué à la secondarité ? Ne vient-il pas, par définition, après ceux qui ont su imposer leur voix, toujours trop tard ? Et de quoi tirerait-il alors quelque orgueil sinon de son aptitude à la dérision ? Car c'est là ce qu'il a eu de meilleur.
Comment les médias ont-ils contribué, par leur présence comme par leur absence, à configurer la vie d'un personnage longiligne, né Suisse alémanique et devenu, Dieu sait pourquoi, un spécialiste de littérature française, alors que celle-ci n'était peut-être pas son genre ? Quel rôle les livres, les caméras, les enregistreurs, la télévision, les bandes dessinées et les mégaphones ont-ils joué dans sa vie ? Comment devient-on critique littéraire ? Cette question est au centre d'une autoanalyse dont le sérieux n'est hélas pas certain.
Le fil conducteur en est l'histoire de la voix de l'auteur, ou plus exactement celle de ses extinctions, de ses défaillances et de ses absences. En effet, si celui-ci a pu rêver de devenir une voix, il secouait de bonne grâce, car le panégyrique n'est pas son tort, que telle n'était pas sa vocation. Le destin du critique littéraire est-il d'être voué à la secondarité ? Ne vient-il pas, par définition, après ceux qui ont su imposer leur voix, toujours trop tard ? Et de quoi tirerait-il alors quelque orgueil sinon de son aptitude à la dérision ? Car c'est là ce qu'il a eu de meilleur.