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Etait-ce sa beauté, son allure, son mystère ? Eugene McCown entrait dans une pièce et les bouches s'ouvraient toujours rondes. Arrivé à Paris en 1921, le jeune Américain fut successivement pianiste au légendaire cabaret du Boeuf sur le Toit, peintre à succès, journaliste et romancier. Redouté et admiré pour son esprit mordant, aimé et jalousé pour son charme magnétique, proche de Jean Cocteau, de Nancy Cunard, d'André Gide et du groupe de Bloomsbury, il s'offrit corps et âme au tourbillon de jazz, d'alcool et de drogues de cette décennie frénétique.
Au risque de se laisser enfermer dans une image de phénomène mondain et de perdre de vue ses ambitions artistiques. Comme si tous, dans son entourage, avaient eu trop besoin de sa formidable énergie et l'avaient laissé la dilapider jusqu'à l'épuisement. Ainsi l'écrivain surréaliste René Crevel, son ancien amant, écrivait-il à son propos : "(Eugene) a une âme, malgré lui. malgré l'Amérique et, avouons-le, malgré nous qui aimions trop sa voix, ses mains, etc., pour ne pas lavoir limité à cet amour trop terrestre."
Une belle découverte
Ce livre m'a été conseillé par mon libraire et je l'en remercie. NOn seulement l'histoire de McCown est incroyable (il a été le témoin et l'acteur d'une aventure artistique unique en Europe : l'Ecole de Paris) mais en plus le livre rend très bien compte de l'atmosphère du Montparnasse des années vingt. On croise Cocteau, Gide, Chanel et on a l'impression de les surprendre dans leur quotidien. J'ai beaucoup aimé cette proximité. On comprend que McConw ait souffert d'être éloigné de ce Paris si charismatique !