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Ce livre résume trente années de travail, dont quinze ans d'analyse, portant sur les hallucinations survenant lors de comas et dont le sujet garde, avec la mémoire, un affect décuplé et une vitalité débordante. Ayant subi ce trauma et refusé son interprétation "d'expérience de mort imminente", convaincue qu'il était question là d'un fait intrapsychique vital, l'auteur élabore l'hypothèse, à l'appui des travaux de la psychanalyste Piera Aulagnier sur la formation de la psyché, qu'il s'agirait au contraire de la relance des fonctions psychiques.
Après l'éveil, ce big-bang provoque une série de symptômes résiduels que l'auteur nomme syndrome de relance originaire. Si le syndrome reste identifié à "l'expérience de mort imminente", la mort placée en référent sidère et interdit le dialogue — brisant ainsi le contrat narcissique du sujet conclu avec le monde et que la relance a en réalité réinstauré. Le narcissisme perturbé sera tenté de céder à l'illusion survitaliste.
Or, perdre la peur de mourir est aussi grave que de perdre le sens de la douleur et met autant en danger. Le trauma restera enkysté, rendant le patient otage de ce parasite d'éternité gelée : " Le moins qu'on puisse dire est que nos positions quant à l'influence de la mort et de ses formes inconscientes dans le cours de la vie psychique demeurent plutôt confuses et défensives ", écrit la psychanalyste Nathalie Zaltzman.
Il s'agit de dégager la relance psychique survenue lors d'un coma de cette "confusion défensive" qui nous porte à préférer y voir le fantasme d'une mort "bonne" plutôt que le sauvetage de l'identité du sujet et de la singularité de son histoire.
