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Cet essai de Djibrine Assali Hamdallah est un témoignage unique de ce qu'est la lutte syndicale au Tchad sous les régimes politiques de Hinein Habré et d'Idriss Déby. Il donne à voir le parcours d'un militant épris de justice sociale, très attaché à sa culture, à son pays, à sa religion, dont la vie active a été entièrement consacrée à l'amélioration des conditions de vie et de travail de ses concitoyens.
Tout d'abord, comment maintenir les objectifs d'un syndicalisme indépendant du politique quand il est en permanence confronté à des pouvoirs qui en toute illégalité et impunité font fi des lois syndicales, des droits des travailleurs, des droits humains ! Et, plus largement, comment se libérer des formes les plus aliénantes des habitudes traditionnelles ancestrales dont la persistance handicape le développement du Tchad ? Comment outrepasser les divisions claniques, la valorisation des népotismes, les comportements relevant de codes irrationnels pourvoyeurs de tous les ressentiments ? Plus encore, comment préserver les instances dirigeantes des mouvements rebelles de ces mêmes perversions qui les rendent incapables de s'entendre et de s'allier pour créer les conditions d'une véritable alternance politique ? Djibrine Assali Hamdallah, qui a tenté l'expérience de la rébellion armée, s'est vu forcé d'y renoncer pour les mêmes raisons qui l'avaient obligé à démissionner de ses fonctions syndicales.
Mais rien de tout cela n'a annihilé sa détermination à faire advenir un monde plus juste. Malgré les échecs et les désillusions, la volonté de lutte est inentamée : Djibrine Assali conclut en affirmant les principes et les objectifs qui lui semblent indispensables pour donner au Tchad un régime démocratique qui, avec le respect des citoyens et la reconnaissance de leurs droits, apporterait aussi un changement des mentalités.
Le livre passionnant d'un passionné de justice sociale !
