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En 1962, quelques années seulement après que la parenthèse coloniale eut commencé à se fermer et que la pluie des indépendances eut commencé à s'abattre sur le continent africain, un agronome français, René Dumont en l'occurrence, osa ce pronostic : "l'Afrique noire est mal partie", qui fit alors l'objet d'un tonitruant ouvrage paru à Paris, au Seuil. Dès sa sortie, cet opus mobilisa toutes les énergies contre lui : que de protestations ! que de cris d'orfraie ! Pourtant, plus de cinquante ans après les indépendances, le continent africain est à la peine ; alors que le continent asiatique a fait des prouesses au point d'avoir vu émerger des dragons, l'Afrique patine ! L'explication : la mal gouvernance, qui peut se décliner en plusieurs travers : gestion patrimoniale des deniers publics, accaparement, par un groupuscule d'hommes et de femmes attachés au Prince, ses affidés, des biens publics, tentative d'éternisation au pouvoir, mais aussi gestion des pays sur une base ethnique ! Résultat : en 1994, le Rwanda connut une guerre effroyable qui emporta un million de personnes, pour l'essentiel des Tutsi et des Hutu modérés.
Dans l'intervalle, d'autres pays faillirent vivre le même drame. Du fait de ses ethnies, l'Afrique fait face à un épouvantable écueil ! Elle n'arrive pas à se constituer en nations ! Elle ne parvient pas à se développer ! Il importait donc d'agir, de réfléchir. Voilà pourquoi une quarantaine d'universitaires, issus de l'Afrique centrale et de l'Ouest, mais aussi d'Europe, se sont réunis, pour échanger sur cette problématique, à la faveur d'un colloque.