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L'état d'exception désigne, de façon générale, des situations où le droit commun est suspendu, ce qui peut référer à des cas juridiques distincts : l'état d'urgence, l'état de guerre, l'état de siège ou encore la situation de pandémie de Covid-19 connue récemment. Mais, dans un Etat de droit, comment concilier les principes d'état d'urgence et les libertés publiques ? Que ce soit dans le cadre de la lutte contre le terrorisme, de la gestion des pandémies (avec la mise en place de couvre-feux, d'interdiction de rassemblement, de circulation, de pistages des données personnelles) ou d'enquêtes pénales et d'incitations à l'infraction, toutes les actions menées par les pouvoirs publics le sont toujours au nom de la sécurité publique qui prédomine parmi toutes les autres considérations.
A l'heure où la Belgique a voté sa loi " pandémie " se posent différentes questions : La place occupée par les libertés publiques dans l'ordonnancement du juridique et leur développement ces dernières décennies s'imposent-ils au détriment de l'intérêt général et particulièrement la sécurité collective ? Quelles sont les tensions ou oppositions existant entre la sécurité collective et les libertés fondamentales dans la cadre de la gestion de l'état d'exception ? Comment répondre aux interrogations et inquiétudes des citoyens désireux de conserver farouchement les libertés individuelles chèrement acquises ? - Comment assurer le principe de stand still face à des enjeux impérieux tels que la gestion d'une pandémie ? - Comment articuler les outils que l'Etat de droit et nos démocraties fondamentales ont institués pour défendre cet Etat et ses libertés en période de pandémie ou " d'exception " ? Devons-nous à chaque fois passer par un stade de lois " liberticides " ? Comment trouver l'équilibre entre sécurité collective et libertés publiques ? Dans cet ouvrage, coordonné par Saba Parsa et Françoise Tulkens, les auteurs interrogent ce " tête-à-tête " tendu et serré entre Etat de droit, état d'exception et libertés publiques.