Une pure merveille !
Un roman d'une grande beauté, drôle, fin, extrêmement lumineux sur des sujets difficiles : la perte de
l'être aimé, la dureté de la vie et la tristesse qu'on barricade parfois... Elise franco-japonaise,
orpheline de sa maman veut poser LA question à son père et elle en trouvera le courage au fil des pages,
grâce au retour de sa grand-mère du japon, de sa rencontre avec son extravagante amie Stella..
Ensemble il ne diront plus Sayonara mais Mata Ne !
" Si l'on y fait attention, l'on trouvera qu'il ne peut point y avoir de livre vraiment dangereux. Qu'un écrivain vienne nous dire que l'on peut assassiner...
Lire la suite
" Si l'on y fait attention, l'on trouvera qu'il ne peut point y avoir de livre vraiment dangereux. Qu'un écrivain vienne nous dire que l'on peut assassiner ou voler, on n'en assassinera et l'on n'en volera pas plus pour cela, parce que la loi dit le contraire. Il n'y a que lorsque la religion et le zèle diront d'assassiner ou de persécuter que l'on pourra le faire, parce qu'alors on assassine impunément ou de concert avec la loi, ou parce que dans l'esprit des hommes la religion est plus forte que la loi et doit être préférablement écoutée. Quand les prêtres excitent les passions des hommes, leurs déclamations ou leurs écrits sont dangereux parce qu'il n'existe plus de frein pour contenir les passions sacrées qu'ils ont excitées, et parce que les dévots n'examinent jamais ce que disent leurs guides spirituels.
Il n'y a que l'imposture et la mauvaise foi qui puissent craindre ou interdire l'examen. La discussion fournit de nouvelles lumières au sage, elle n'est affligeante que pour celui qui veut d'un ton superbe imposer ses opinions ou pour le fourbe qui connaît la faiblesse de ses preuves, ou pour celui qui a la conscience de la futilité de ses prétentions. L'esprit humain s'éclaire même par ses égarements, il s'enrichit des expériences qu'il a faites sans succès, elles lui apprennent au moins à chercher des routes nouvelles.
Haïr la discussion, c'est avouer qu'on veut tromper, qu'on doute soi-même de la bonté de sa cause, ou qu'on a trop d'orgueil pour revenir sur ses pas.
Les privilèges, les prérogatives, les exemptions accordés en tout pays à quelques citoyens favorisés, et refusés à tous les autres, tendent visiblement à détruire le respect pour les lois et à éteindre dans les esprits les idées de l'équité. Quelles idées de justice peut avoir un citoyen qui voit que les lois qui châtient le faible ne sont point faites pour les grands ? "