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Il n'y a plus personne, au village, avec qui parler du passé. Je m'en suis aperçu brutalement quand, à l'heure où le soleil sombre entre ciel et colline, j'ai traversé la Piazza del Popolo. Personne ! Juste quelques chats affamés le long des murs de pierre encore chauds. Je m'y promène parfois, seul, à la lumière de la lune. Je traverse la place déserte et je file vers l'église, cherchant à me perdre, mais sans y parvenir, dans un dédale de venelles abandonnées à la nuit.
Je peux faire parler chaque mur, chaque pierre, chaque porte. C'est étrange. Ma vie ici n'est qu'une longue suite de mois d'août. En tout, depuis le temps où je débarque, au plus chaud de l'été, sur cette place déserte, je n'ai guère dû passer plus de quatre ans à San Giovanni. Comme une vie parallèle, une double vie qu'il me faut, chaque fois, laisser là, en suspens.