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Par les analyses croisées de six recueils qui constituent un échantillonnage inédit et renvoient à trois moments clés de la poésie hispanophone du XXe siècle, Lucie Lavergne mène une réflexion sur l'écriture poétique en termes de rythmes et d'espaces, faisant de ces deux notions les clés d'un regard nouveau sur les textes poétiques. En effet, le XXe siècle, riche en expérimentations, est une période capitale pour le rythme.
Si l'auteur rappelle son association traditionnelle à la métrique, c'est pour redéfinir cette dernière autour du binôme loi-transgression. Sont considérés les pourtours des espaces poétiques, puis l'écriture est perçue dans sa substance même et sa linéarité. Déclinée sous différentes acceptions (métaphoriques ou non), la figure de la ligne est parfois disloquée par une syntaxe chaotique, un enjambement, un vers échelonné, voire une écriture spatialisée sur les deux dimensions de la page.
La place prépondérante que Lucie Lavergne consacre à l'espace explique son attachement à la dimension visuelle de l'écriture : mise en page, typographie et ponctuation participent au rythme "visible". Tous constituent le corps de l'écriture et marquent la présence de l'écrivain. Aussi la dernière partie est-elle consacrée au sujet, à ses différents visages et représentations. Le rythme apparaît comme une mosaïque d'espaces de discours, de sens et d'images, éclatés par la transesthéticité et l'intermédialité, qui impliquent tout autant le lecteur que le locuteur.