Errance

Asano va délaisser un peu l'adolescence avec ce titre, qu'on pourrait presque considérer comme de l'auto-fiction tant le sujet lui est proche : un auteur de manga a succès légèrement sur le déclin, en pleine crise de la quarantaine entrainant syndrome de la page blanche, et qui s'est toujours posé bien trop de questions, prend le temps de se poser quelques instants pour faire le ménage dans sa vie. Mais est-ce vraiment pour le mieux ? Pas sûr. Ce qui l'est, c'est que ce sera assez radical. Comme souvent, Asano place dans son récit une dimension sociale et humaine dont il ne fait pas de critique directe. Son protagoniste est assez peu sympathique, prend des décisions difficiles voire carrément insensées, du point de vue lecteur. C'est avant tout le portait d'un homme un peu perdu dans ses certitudes, alors forcément, ça parle à tout le monde. Côté dessin, c'est toujours aussi parfait : le trait find'Asano fixe les sentiments et les émotion comme peu savent le faire, dans une veine réaliste très esthétique. Un récit adulte, engagé, d'une beauté triste et nostalgique.