En chienneté. Tentative d'évasion artistique en milieu carcéral

Par : Bast

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  • Nombre de pages96
  • PrésentationRelié
  • FormatAlbum
  • Poids0.556 kg
  • Dimensions19,5 cm × 27,2 cm × 1,5 cm
  • ISBN978-2-84953-425-0
  • EAN9782849534250
  • Date de parution06/04/2022
  • CollectionTémoignages - Documentaires
  • ÉditeurLa Boîte à Bulles
  • PostfacierGabriel Mouesca
  • PréfacierDominique Simonot

Résumé

En 2005, Bast a animé un atelier BD pour les mineurs de la maison d'arrêt de Gradignan : " C'est le récit d'une expérience particulière qui m'a permis de passer "de l'autre côté" des murs et d'être témoin d'un drôle de microcosme régulé et cloisonné. C'est un regard b la fois distancié et poétique, l'intention est descriptive, l'humeur douce-amère... Au travers de multiples anecdotes édifiantes, on découvre la vie en prison pour mineurs et le profil ces jeunes qui ont grandi trop vite mais sont restés fondamentalement des enfants.
En 2005, Bast a animé un atelier BD pour les mineurs de la maison d'arrêt de Gradignan : " C'est le récit d'une expérience particulière qui m'a permis de passer "de l'autre côté" des murs et d'être témoin d'un drôle de microcosme régulé et cloisonné. C'est un regard b la fois distancié et poétique, l'intention est descriptive, l'humeur douce-amère... Au travers de multiples anecdotes édifiantes, on découvre la vie en prison pour mineurs et le profil ces jeunes qui ont grandi trop vite mais sont restés fondamentalement des enfants.

Avis des lecteurs
Commentaires laissés par nos lecteurs

2.5/5
sur 2 notes dont 1 avis lecteur
Un album qui secoue.
Lorsque Bast est contacté par la maison d'arrêt de Gradignan pour animer un atelier BD auprès de groupes de mineurs, il n'hésite pas. Il se jette dans l'aventure, sans trop savoir ce qui l'attend. Son premier contact avec le monde carcéral est percutant. A l'ouverture de cet album, on est donc immédiatement saisi par l'ambiance froide et métallique qui se dégage des planches bicolores. Ce bleu-gris terne, froid, ces lignes tranchantes, ces perspectives très fermées, tout concourt à nous plonger dans l'atmosphère oppressante et hors du temps de la maison d'arrêt. Passées les quelques pages introductives où Bast présente le projet et contextualise le milieu carcéral à l'aide de quelques chiffres, la BD est découpée en plusieurs courtes scènes qui s'ouvrent toujours de la même manière : une date, quelques noms (voir planche ci-dessus). L'atelier démarre ; Bast "caméra à l'épaule", narrateur qui semble objectif, se concentre sur les visages qui défilent et, parfois, se livrent devant lui. La trame de cette bande dessinée relève davantage de l'anecdote, de la tranche de vie que du véritable récit avec un début et une fin, mais elle n'en possède pas moins une grande force. La construction assez répétitive permet à l'auteur de nous fait toucher du doigt le quotidien récurrent de ces jeunes à la vie brisée, qu'une erreur de parcours fait basculer à jamais : l'attente, les colis de l'extérieur qui rythment complètement la semaine, les motifs permanents de l'atelier... Malgré cette mise en scène répétée et apparemment neutre, Bast n'est pas qu'un observateur. En chienneté est aussi une réflexion autobiographique, sur la capacité à transmettre, à apporter quelque chose aux autres, à ce que signifie être écrivain et dessinateur. On ressent la fébrilité de l'auteur face à cette nouvelle aventure, son optimisme, son impatience, ses espoirs d'enseignement, puis ses moments de doute. Ces jeunes ont-ils vraiment quelque chose à tirer d'un atelier dessin ? N'est-ce pas complètement dérisoire, hors de propos ? Ont-ils envie de raconter autre chose que des femmes nues et des grosses voitures ? Comment partager ce moment lorsqu'on doit maintenir une certaine distance avec les détenus ? La fin, douce-amère, n'apporte aucune réponse, juste l'impression d'un éternel recommencement et l'espérance d'avoir, pour un temps, amélioré le quotidien de ces jeunes qui, pour la plupart, retourneront en prison un jour ou l'autre. Finalement, la violence physique ou morale des détenus entre eux n'est pas ce que l'on retient de cette confrontation avec le milieu carcéral. Une fois cette BD refermée, c'est surtout l'injustice et la tristesse d'un système enfermant des enfants qui reste en tête. La préface et la postface apportent un œil extrêmement critique qui ne fait que souligner le propos, puissant.
Lorsque Bast est contacté par la maison d'arrêt de Gradignan pour animer un atelier BD auprès de groupes de mineurs, il n'hésite pas. Il se jette dans l'aventure, sans trop savoir ce qui l'attend. Son premier contact avec le monde carcéral est percutant. A l'ouverture de cet album, on est donc immédiatement saisi par l'ambiance froide et métallique qui se dégage des planches bicolores. Ce bleu-gris terne, froid, ces lignes tranchantes, ces perspectives très fermées, tout concourt à nous plonger dans l'atmosphère oppressante et hors du temps de la maison d'arrêt. Passées les quelques pages introductives où Bast présente le projet et contextualise le milieu carcéral à l'aide de quelques chiffres, la BD est découpée en plusieurs courtes scènes qui s'ouvrent toujours de la même manière : une date, quelques noms (voir planche ci-dessus). L'atelier démarre ; Bast "caméra à l'épaule", narrateur qui semble objectif, se concentre sur les visages qui défilent et, parfois, se livrent devant lui. La trame de cette bande dessinée relève davantage de l'anecdote, de la tranche de vie que du véritable récit avec un début et une fin, mais elle n'en possède pas moins une grande force. La construction assez répétitive permet à l'auteur de nous fait toucher du doigt le quotidien récurrent de ces jeunes à la vie brisée, qu'une erreur de parcours fait basculer à jamais : l'attente, les colis de l'extérieur qui rythment complètement la semaine, les motifs permanents de l'atelier... Malgré cette mise en scène répétée et apparemment neutre, Bast n'est pas qu'un observateur. En chienneté est aussi une réflexion autobiographique, sur la capacité à transmettre, à apporter quelque chose aux autres, à ce que signifie être écrivain et dessinateur. On ressent la fébrilité de l'auteur face à cette nouvelle aventure, son optimisme, son impatience, ses espoirs d'enseignement, puis ses moments de doute. Ces jeunes ont-ils vraiment quelque chose à tirer d'un atelier dessin ? N'est-ce pas complètement dérisoire, hors de propos ? Ont-ils envie de raconter autre chose que des femmes nues et des grosses voitures ? Comment partager ce moment lorsqu'on doit maintenir une certaine distance avec les détenus ? La fin, douce-amère, n'apporte aucune réponse, juste l'impression d'un éternel recommencement et l'espérance d'avoir, pour un temps, amélioré le quotidien de ces jeunes qui, pour la plupart, retourneront en prison un jour ou l'autre. Finalement, la violence physique ou morale des détenus entre eux n'est pas ce que l'on retient de cette confrontation avec le milieu carcéral. Une fois cette BD refermée, c'est surtout l'injustice et la tristesse d'un système enfermant des enfants qui reste en tête. La préface et la postface apportent un œil extrêmement critique qui ne fait que souligner le propos, puissant.
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