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Reconstituée à partir des données brutes d'une historiographie dont la méthode critique n'a pas encore pris le temps de peser les témoignages, ou du m est qu à ses débuts, l'époque de la domination mongole en Iran offre un séduisant effet de contraste. Celui d'une barbarie de gens des steppes, incohérente et sanguinaire, et d'une vieille civilisation islamisée, soumise et qui finalement triomphe. S'il y a du vrai dans le contraste, il y a dans l'effet une illusion d'optique.
A supposer qu'ils aient été littéralement additionnés, les sociétés iraniennes — et il convient d'employer le pluriel, ce qu'on oublie — auraient-elles pu subsister plus d'un long siècle à tant de malheurs, de destructions, de massacres, de désertification des campagnes, de viols peuplant tout un pays de métis, et autres atroces brimades ? Et lorsqu'on devine que les Mongols qui se sont faits musulmans restent d'étranges paroissiens, est-ce s'en tirer en disant qu'ils se sont plutôt faits soufi ? Un premier examen des relations politiques entre les deux élites, mongole et persane, qui ont vécu ensemble les premières phases de cette période de l'histoire de l'Iran, conduit à mettre dans une nouvelle perspective la théorie de l'acculturation.