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Pendant longtemps, la philosophie nous a raconté une histoire déprimante. Il y aurait un Moi qui, à travers le langage et la pensée, construirait le monde et donc (si nous prenons cette fable au sérieux) les autres moi et, si absurde que cela puisse paraître, le passé lui-même. Cette histoire est déprimante parce que cette position, qui se prétend révolutionnaire, est de fait profondément conservatrice : c'est la réaction pure, c'est la négation de tout événement.
Elle nous enseigne que rien de nouveau ne pourra jamais nous frapper, au titre de menace ou au titre de promesse, et cela parce que le monde est tout entier à l'intérieur de nous. Avec des arguments aussi ironiques que contraignants, Maurizio Ferraris nous raconte une autre histoire. La réalité et la pensée qui l'appréhende proviennent du monde, à travers des processus et des explosions, des chocs, des interactions, des résistances et des altérités qui ne cessent de nous surprendre.
Du Big Bang aux termites, du web à la responsabilité morale, ce que le monde nous donne (c'est-à-dire tout ce qui existe) émerge indépendamment du moi et de ses claustrophilies.