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Dans cet essai passionnant, Stéphanie Hochet analyse les raisons pour lesquelles ce petit animal tient tant de place dans le coeur des hommes, dans leur culture, dans leur imaginaire.
Bien qu'il soit un animal domestique, le chat, contrairement au chien par exemple a su garder une certaine indépendance. Il aime le confort que lui offre sa vie près de l'humain mais reste jaloux de sa liberté, c'est peut être d'ailleurs pour cela que nous l'aimons tant. "Comment ne pas aller dans le sens de ce que veut le chat, cette liberté qui nous est chère, pour laquelle l'humanité continue
à se battre? Notre premier réflexe n'est il pas d'embrasser cette liberté absolue? Comme si dans la relation qui nous lie à l'animal, nous faisions ce qu'on appelle en psychanalyse un transfert. Nous donnons au chat la liberté qu'il désire tant car nous aimerions nous l'accorder à nous mêmes."
Le chat même s'il refuse les règles, qu'il se comporte de manière quasi anarchique, a des allure de dignitaire. Dans la littérature il a souvent été utilisé pour stigmatiser les grands de ce monde. Les exemples les plus connus en la matière sont les personnages de Grippeminaud de Rabelais et de Raminagrobis dans la fable de La Fontaine Le chat, la belette et le petit lapin. Le chat y apparaît comme un personnage sournois, hypocrite, habile. "Le pouvoir qu'on prête au chat derrière ces métaphores souligne avec quelles attitudes fines et sournoises les félins se rendent maîtres des situations et savent régner, peut être sans éthique mais avec aplomb et sans partage." Est-ce un hasard si d'habiles politiques tels que Mazarin ou Richelieu ne cachaient pas leur amour pour le félin.
Le chat par son indépendance, par son caractère prédateur, par sa souplesse, sa flexibilité mais aussi par sa sensualité a de tout temps fasciné l'homme. Le chat suivant les époques a été adulé ou détesté, mis sur un piédestal ou pourchassé. Pourquoi de tels sentiments envers un si petit animal. Dans cet essai Stéphanie Hochet nous montre que si le chat exerce sur nous une telle fascination c'est peut être parce que notre ami à quatre pattes nous montre une image de ce que l'homme pourrait être s'il vivait aussi librement que le chat. Après avoir lu ce texte passionnant je ne regarderai plus mon chat de la même façon.
Je connaissais Stéphanie Hochet pour ses romans, je la découvre essayiste.
Un écrit intéressant sur le chat, qui tente de dresser un portait historique de notre rapport à cet animal jamais vraiment domestiqué.
Beaucoup de citations d'écrivains, des références à de célèbres bandes dessinées, et même de sites internet.
On sent, au travers des pages, la passion de l'auteur pour cet animal dont elle fait l'éloge.
Je danse le chat chat chat...
Le point de départ de Stéphanie Hochet est à la fois simple et complexe : le chat est le miroir dans lequel l’homme se contemple. Il est notre alter ego.
Il l’est à travers 5 aspects de sa personnalité :
1. Le libertaire
2. L’autocrate
3. La femme
4. Le replet
5. Le dieu
Le chat répond tout d’abord à notre capacité d’être à la fois capable de domesticité (ou de civilité) et farouchement attaché à une certaine idée de la liberté.
Cette idée de liberté réside principalement dans le fait que le chat, tout comme l’homme (dans le sens « être humain »), tend à se définir comme n’ayant ni Dieu ni maître.
Au-delà de sa capacité à retourner à l’être humain sa propre image, il n’y a pas de lien plus direct que celui existant entre le chat et la femme, que ce soit vis-à-vis de celle-ci (relation entre chats et sorcières, côté félin de la femme fatale…) ou vis-à-vis des hommes qui cherchent souvent et trouvent parfois dans le chat une âme sœur pouvant remplacer la perte amoureuse.
Le chat gagnant en âge gagne en embonpoint et s’épanouit alors dans la peau du nabab quand jadis la bedaine humaine étant encore signe de pouvoir et de sagesse. Il n’y a qu’à voir le nombre d’expressions, qu’elles soient de sagesse populaire ou non, qui mettent en scène le chat !
Enfin, le chat, cet animal énigmatique, imbu de lui-même, qui apparaît et disparaît selon sa volonté propre et surtout pas selon celle des autres, est une figure divine, directe en Egypte avec le culte de Bastet ou indirecte dans les religions monothéistes où s’il n’apparait jamais dans la Bible, il n’en revêt que mieux les attributs divins.
Stéphanie Hochet fait s’enchaîner ses idées comme l’eau coule de sa source : tranquillement mais sans faiblir ni se détourner de son objectif, dans un style clair et en s’appuyant sur de nombreuses références parmi lesquelles la romancière Colette, T.S. Eliot (et son Old Possum’s Book of Practical Cats qui a servi de terreau à la comédie musicale Cats), Verlaine, Maupassant, Aymé ou Baudelaire qui ont consacré des histoires ou des poèmes au chat, Tennessee Williams, Poe, ou Boulgakov, sans oublier Natsume Sôseki dont la fréquence de citation de son Je suis un chat donne envie de le lire.