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Ce livre aborde de front la crise actuelle de la politique. Il montre comment l'action politique s'est éloignée de sa raison première : s'affronter aux grands problèmes que pose actuellement la production sociale de l'existence, problèmes qui ont pour nom mutations du travail, urbanisation, devenir de l'écosystème, mondialisation, libération des femmes, etc., et qui tous convergent vers la nécessité de redéfinir en profondeur la manière de vivre ensemble, d'agir en commun.
Après avoir examiné les acquis et les limites de la philosophie politique moderne (de Hobbes à Hegel), l'auteur propose de distinguer deux concepts : la civilité et la citoyenneté, et de redonner toute son importance à la civilité, comme source et enracinement de l'initiative politique. Il montre comment, dans les formes actuelles du travail professionnel, les questions politiques sont pleinement présentes, de quelle manière la civilité est sollicitée pour assumer ce travail, prendre en charge les initiatives, les relations, les événements qui composent l'activité professionnelle moderne.
Il étudie de la même manière comment, à partir de l'ensemble de la mondialisation, une nouvelle civilité se fait jour, faite de générosité, d'aspiration à la pleine liberté, de solidarité, de sens de la justice, face à la montée de la financiarisation de l'économie mondiale et aux redoutables effets de dislocation qu'elle induit. Sur ces bases, il dégage, en s'inspirant des intuitions de Rousseau, et en prenant appui sur la signification des récents mouvements sociaux en France, un concept de "Communauté populaire" visant à prendre le relais des notions de "Classe sociale" ou de "Société".
