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Partout en Europe, aux XVIe et XVIIe siècles, des femmes accèdent au pouvoir : Marie Tudor puis Elisabeth Ire en Angleterre, les régentes en France, les Gouvernantes aux Pays-Bas. La féminisation de la scène politique est une caractéristique de cette époque, pourtant peu étudiée jusqu'à récemment. Henri IV disait qu'un roi doit avoir des fils pour lui succéder et des filles pour nouer des alliances en les mariant avec les princes européens.
Sa fille aînée Elisabeth, née en 1602 — 12 mois après le futur Louis XIII — dut quitter son pays à 13 ans pour épouser le Prince des Asturies, futur Philippe IV d'Espagne, dont la soeur Anne d'Autriche vint en France épouser Louis XIII. Attachée à son pays natal, celle que les Espagnols appellent Isabel de Borbón devient d'une loyauté sans faille envers l'Espagne dès qu'elle a un fils. Elle gagne en influence, jusqu'au jour où son époux, pourtant sous l'emprise de son conseiller favori depuis vingt ans, déclare : "Mon favori, maintenant, c'est ma femme".
Par sa fille Marie-Thérèse, Elisabeth ouvre la voie à la branche espagnole des Bourbons, qui sont toujours sur le trône d'Espagne. Bénédicte Larre, se basant sur une abondante documentation, enrichit cette biographie de détails vivants et colorés. En filigrane, se dessinent les relations entre les monarchies européennes à l'aube du XVIIe siècle, et l'extrême singularité de la vie à la cour des Habsbourg.
L'écriture rigoureuse, le style en quête de l'intériorité d'Elisabeth, happent le lecteur et le tiennent en haleine jusqu'à la dernière page.