Ce père si peu aimant, vieil acariâtre, horripilant personnage, est mort. Il fallait bien s’y attendre, il n’était pas immortel. Et pourtant, aucun de ses enfants n’avait anticipé ce moment et ne s’était enquis de ses dernières volontés. Ils ne sont pas terrassés par le chagrin, pourquoi le seraient ils ? Ils doivent juste organiser ses funérailles et la tâche incombe tout naturellement à l’ainée de la famille. Que faire maintenant de la dépouille de cet homme qui, dans sa jeunesse, a traversé la méditerranée pour se construire une vie en France ? Il n’est jamais retourné
au pays, a épousé une normande dont il est depuis longtemps séparé, n’a pas respecté des traditions particulières, alors que faut il faire ?
La décision est enfin prise, bien que controversée, discutée, alimentée des pires critiques, mais il faut bien trancher donc sa place est là bas, loin de la France. Départ précipité pour toute la famille, retrouvailles avec des oncles, tantes et cousins pratiquement inconnus. Mais le choc des cultures est brutal ! Les habitudes, les coutumes, tout est tellement différent. Que dire de la place de la femme, des libertés qui lui sont attribuées ? Comment les filles de la famille peuvent elles continuer à garder les prérogatives de l’organisation d’une cérémonie qui semble leur être volée ?
Malika Wagner avec son roman « effacer sa trace » soulève bien des interrogations quant à la place de ces enfants aux racines multiculturelles. Les origines ne font pas toute une vie et les cultures ne se transmettent pas aussi facilement que la couleur des yeux ou de la peau. Mais c’est toujours sur son apparence physique, son nom de famille que l’être humain sera catalogué comme le serait un vulgaire produit venu d’ici ou d’ailleurs. Et que dire des prénoms que nous portons ? Ils nous figent dans le temps et l’espace et dessinent dans l’inconscient collectif les contours d’une identité qui ne nous ressemble pas forcément.
SYLVIE LAVAINE (CULTURE-CHRONIQUE.COM)
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Ce père si peu aimant, vieil acariâtre, horripilant personnage, est mort. Il fallait bien s’y attendre, il n’était pas immortel. Et pourtant, aucun de ses enfants n’avait anticipé ce moment et ne s’était enquis de ses dernières volontés. Ils ne sont pas terrassés par le chagrin, pourquoi le seraient ils ? Ils doivent juste organiser ses funérailles et la tâche incombe tout naturellement à l’ainée de la famille. Que faire maintenant de la dépouille de cet homme qui, dans sa jeunesse, a traversé la méditerranée pour se construire une vie en France ? Il n’est jamais retourné au pays, a épousé une normande dont il est depuis longtemps séparé, n’a pas respecté des traditions particulières, alors que faut il faire ?
La décision est enfin prise, bien que controversée, discutée, alimentée des pires critiques, mais il faut bien trancher donc sa place est là bas, loin de la France. Départ précipité pour toute la famille, retrouvailles avec des oncles, tantes et cousins pratiquement inconnus. Mais le choc des cultures est brutal ! Les habitudes, les coutumes, tout est tellement différent. Que dire de la place de la femme, des libertés qui lui sont attribuées ? Comment les filles de la famille peuvent elles continuer à garder les prérogatives de l’organisation d’une cérémonie qui semble leur être volée ?
Malika Wagner avec son roman « effacer sa trace » soulève bien des interrogations quant à la place de ces enfants aux racines multiculturelles. Les origines ne font pas toute une vie et les cultures ne se transmettent pas aussi facilement que la couleur des yeux ou de la peau. Mais c’est toujours sur son apparence physique, son nom de famille que l’être humain sera catalogué comme le serait un vulgaire produit venu d’ici ou d’ailleurs. Et que dire des prénoms que nous portons ? Ils nous figent dans le temps et l’espace et dessinent dans l’inconscient collectif les contours d’une identité qui ne nous ressemble pas forcément.
SYLVIE LAVAINE (CULTURE-CHRONIQUE.COM)