" J'ai essayé de tout nier, écrit Nietzsche dans l'essai de 1862 intitulé Farum et histoire, oh, détruire est facile, mais construire ! Or même détruire semble plus facile que ce ne l'est réellement. "
De cette lente et laborieuse destruction, rien ne témoigne autant que l'ensemble des textes autobiographiques écrits par Nietzsche entre l'âge de douze ans et la fin de ses études universitaires à Leipzig. Autant les premières pages attestent l'emprise de la famille, de la société et de la religion, autant les dernières traduisent dans le récit maintes fois repris de la vie une rupture, dont l'œuvre ultérieures ne cessera de porter les échos. Dans l'histoire de ce détachement, l'amitié, la lecture et l'écriture dont la passion rythme la narration et la réflexion du jeune Nietzsche sont autant de moyens d'approfondir la destruction.
Mais l'ensemble de ces textes se présente aussi comme un véritable laboratoire du style nietzschéen, Le récit de la vie ne se fait pas sans un travail de la langue dont la réécriture, à quelques mois d'intervalles, d'évènements aussi traumatisants que la mort et le deuil du père porte la trace. Ainsi l'écriture autobiographique a-t-elle sa part dans la genèse du style philosophique.
Ces textes sont ici rassemblés et traduits pour la première fois en français, d'après l'édition qu'en a donnée Karl Schlechta.
" J'ai essayé de tout nier, écrit Nietzsche dans l'essai de 1862 intitulé Farum et histoire, oh, détruire est facile, mais construire ! Or même détruire semble plus facile que ce ne l'est réellement. "
De cette lente et laborieuse destruction, rien ne témoigne autant que l'ensemble des textes autobiographiques écrits par Nietzsche entre l'âge de douze ans et la fin de ses études universitaires à Leipzig. Autant les premières pages attestent l'emprise de la famille, de la société et de la religion, autant les dernières traduisent dans le récit maintes fois repris de la vie une rupture, dont l'œuvre ultérieures ne cessera de porter les échos. Dans l'histoire de ce détachement, l'amitié, la lecture et l'écriture dont la passion rythme la narration et la réflexion du jeune Nietzsche sont autant de moyens d'approfondir la destruction.
Mais l'ensemble de ces textes se présente aussi comme un véritable laboratoire du style nietzschéen, Le récit de la vie ne se fait pas sans un travail de la langue dont la réécriture, à quelques mois d'intervalles, d'évènements aussi traumatisants que la mort et le deuil du père porte la trace. Ainsi l'écriture autobiographique a-t-elle sa part dans la genèse du style philosophique.
Ces textes sont ici rassemblés et traduits pour la première fois en français, d'après l'édition qu'en a donnée Karl Schlechta.