Depuis le XVIIIe siècle, la société française conçoit sa réforme par un projet éducatif. De Talleyrand-Périgord à Langevin-Wallon, l'ambition des plans est à la mesure de leur échec. La raison ? L'utopie pédagogique fait rarement cas du lieu où elle doit s'enraciner. Sur quelques sites choisis, les auteurs ont justement voulu analyser les rapports concrets du système des collèges d'Ancien Régime avec les structures sociales en place.
De la Gascogne au Vexin, en passant par le Morvan, les catalogues d'élèves révèlent, plus sûrement peut-être que les mémoires des contemporains, les facteurs de la réussite ou de l'élimination. Deux interrogations ont guidé cette recherche qui entre au collège ? Pour un Marmontel, "né dans l'obscurité", fils de fermier pourtant, combien d'exclus ? Entre les élus, quels facteurs discriminants décident de la poursuite des études ? Surtout, quel capital peuvent-ils en espérer ? L'égalité formelle de la méritocratie scolaire, sans doute ; mais redistribue-t-elle pour autant les chances ? Autrement dit, comment fonctionne le système scolaire dans le microcosme urbain et dans une société où la naissance et les offices héréditaires réservent le pouvoir à un groupe qui tend de plus en plus à s'autorecruter ? En fait, les collèges de l'Ancien Régime n'auraient-ils eu qu'une seule fonction, produire des "clercs" ?
Depuis le XVIIIe siècle, la société française conçoit sa réforme par un projet éducatif. De Talleyrand-Périgord à Langevin-Wallon, l'ambition des plans est à la mesure de leur échec. La raison ? L'utopie pédagogique fait rarement cas du lieu où elle doit s'enraciner. Sur quelques sites choisis, les auteurs ont justement voulu analyser les rapports concrets du système des collèges d'Ancien Régime avec les structures sociales en place.
De la Gascogne au Vexin, en passant par le Morvan, les catalogues d'élèves révèlent, plus sûrement peut-être que les mémoires des contemporains, les facteurs de la réussite ou de l'élimination. Deux interrogations ont guidé cette recherche qui entre au collège ? Pour un Marmontel, "né dans l'obscurité", fils de fermier pourtant, combien d'exclus ? Entre les élus, quels facteurs discriminants décident de la poursuite des études ? Surtout, quel capital peuvent-ils en espérer ? L'égalité formelle de la méritocratie scolaire, sans doute ; mais redistribue-t-elle pour autant les chances ? Autrement dit, comment fonctionne le système scolaire dans le microcosme urbain et dans une société où la naissance et les offices héréditaires réservent le pouvoir à un groupe qui tend de plus en plus à s'autorecruter ? En fait, les collèges de l'Ancien Régime n'auraient-ils eu qu'une seule fonction, produire des "clercs" ?