On le surnomme encore "le killy de l'eau vive". Claude Peschier, double champion du monde, fut le premier ardéchois à slalomer ainsi sur les rivières de la gloire. Comme le pionnier des nouveaux chercheurs d'or de l'Ardèche. Car si le sable des rivières ardéchoises recèle encore quelques paillettes aurifères, le poids des médailles ramassées à la pelle des pagaies, vaut bel et bien son pesant d'or pour ce département ruisselant d'eau et de soleil. Oui, ce pays qui est comme l'eau vive, doit énormément pour sa renommée - aujourd'hui planétaire - à un homme de la trempe de Claude Peschier.
Le kayakiste prodige de Vallon-Pont-d'Arc n'a rien d'un fier-à-bras. D'une gentillesse profonde et sincère, il porte en lui l'humilité qui reste l'apanage des vrais champions. Mais on devine toujours derrière les traits acérés, le regard perçant et vif, l'indomptable énergie qui anime ce diable d'homme. Doté d'une aura naturelle, il vous électrisera de passion, de sa passion pour l'eau vive, en un tour de pagaie magique.
Ma plus belle découverte dans cet admirable pays d'Ardèche, je la dois à Claude Peschier, à l'école des rapides du Charlemagne du Pont d'Arc et ses rochers à la barbe fleurie. Décryptant le message codé des torrents d'eau bouillonnante, ce fildeferiste du courant et la pagaie pour ballant, torse droit comme un 1, me dévoila la beauté divine de l'Ardèche des rivières et l'Eldorado de ses canyons.
Incontestablement, personne ne pouvait mieux exprimer l'histoire de l'Ardèche des rivières, que l'enfant ayant grandi dans l'odeur du bois exotique des premiers canoës ardéchois, le champion du monde qui aborda ensuite l'ère moderne des résines de synthèse, ce fin pédagogue enfin, qui n'a pas fini de transmettre le flambeau, au sein de cette Ardèche des rivières éternelles.