Du déisme à l'athéisme : la libre - pensée d'Anthony Collins

Par : Pascal Taranto

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  • Nombre de pages560
  • PrésentationRelié
  • Poids0.77 kg
  • Dimensions16,0 cm × 23,5 cm × 0,3 cm
  • ISBN2-7453-0246-9
  • EAN9782745302465
  • Date de parution01/01/2000
  • CollectionLes dix-huitièmes siècles
  • ÉditeurHonoré Champion

Résumé

Dans l'idée que Bayle a pu donner au tournant du XVIIIe de l'athéisme vertueux, on a longtemps rechigné à voir autre chose qu'une figure provocante de la mythologie des Lumières en train de se constituer contre un christianisme en crise. La raison répugnait alors, et peut-être encore, à dissocier l'athée de la brute. Comment peut-on refuser la consolation du coeur et le repos de la pensée, si l'on n'est endurci et abruti par la pratique du vice ? Ce vieux préjugé, qui pousse soit à flétrir la vertu de l'athée, soit à le transformer en déiste malgré lui, ne rend pas justice à l'audace spéculative des penseurs en rupture de théologie, qu'un petit groupe d'apologètes post-newtoniens s'était pourtant donné mission de combattre dès le début des Lumières anglaises (les Boyle lecturers).
Si l'historien moderne répugne souvent à supposer l'athéisme d'un philosophe "sérieux", parce que ses adversaires théologiens pouvaient être partiaux, faut-il toutefois ignorer leurs bonnes raisons, en prétextant de leurs mauvaises pensées ? On ne peut refuser l'hypothèse de "l'athéisme de système", s'il est possible, dans toute l'oeuvre d'un philosophe, de montrer comment il s'emploie à démolir pièce par pièce les thèses du théisme.
Le présent travail se propose de relire Anthony Collins, un des plus fameux "déistes" et libres-penseurs, homme scandaleux à la vie exemplaire, à la lumière de ce que disaient de et contre lui ses adversaires théologiens (Clarke, Berkeley), et surtout, de ce qu'il disait lui-même. Il en ressort une image moins convenue du "déisme anglais", et qui oblige, en tout cas, à repenser cette catégorie obsolète, sauf à vouloir garder ce nom pour un philosophe qui ne parle jamais de Dieu que pour insinuer que son concept est vide de sens ou contradictoire, le dualisme créationniste une hypothèse intenable, et le christianisme un simple produit du besoin anthropologique de croire.
Dans l'idée que Bayle a pu donner au tournant du XVIIIe de l'athéisme vertueux, on a longtemps rechigné à voir autre chose qu'une figure provocante de la mythologie des Lumières en train de se constituer contre un christianisme en crise. La raison répugnait alors, et peut-être encore, à dissocier l'athée de la brute. Comment peut-on refuser la consolation du coeur et le repos de la pensée, si l'on n'est endurci et abruti par la pratique du vice ? Ce vieux préjugé, qui pousse soit à flétrir la vertu de l'athée, soit à le transformer en déiste malgré lui, ne rend pas justice à l'audace spéculative des penseurs en rupture de théologie, qu'un petit groupe d'apologètes post-newtoniens s'était pourtant donné mission de combattre dès le début des Lumières anglaises (les Boyle lecturers).
Si l'historien moderne répugne souvent à supposer l'athéisme d'un philosophe "sérieux", parce que ses adversaires théologiens pouvaient être partiaux, faut-il toutefois ignorer leurs bonnes raisons, en prétextant de leurs mauvaises pensées ? On ne peut refuser l'hypothèse de "l'athéisme de système", s'il est possible, dans toute l'oeuvre d'un philosophe, de montrer comment il s'emploie à démolir pièce par pièce les thèses du théisme.
Le présent travail se propose de relire Anthony Collins, un des plus fameux "déistes" et libres-penseurs, homme scandaleux à la vie exemplaire, à la lumière de ce que disaient de et contre lui ses adversaires théologiens (Clarke, Berkeley), et surtout, de ce qu'il disait lui-même. Il en ressort une image moins convenue du "déisme anglais", et qui oblige, en tout cas, à repenser cette catégorie obsolète, sauf à vouloir garder ce nom pour un philosophe qui ne parle jamais de Dieu que pour insinuer que son concept est vide de sens ou contradictoire, le dualisme créationniste une hypothèse intenable, et le christianisme un simple produit du besoin anthropologique de croire.