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Un homme las de ses congénères décide de mettre fin à ses jours au fond d'une grotte. Mais il tergiverse, suspend son geste et ressort de cet antre pour découvrir qu'entre-temps, l'humanité a disparu, laissant les maisons vides, les machines désoeuvrées et une nature rendue à elle-même. Errant à la recherche d'une explication insaisissable, confronté à une solitude vertigineuse, ce misanthrope exaucé bien au-delà de ses voeux oscille entre extase et effroi, et nous laisse entrevoir, avec humour et désespoir, le monde tel qu'il pourrait être si une certaine race de bipèdes cessait de le fréquenter.
Dissipatio H.G.
Vitriol sur capitalisme, cynisme ardent, ferveur antisociale, maniérisme de la tour d'ivoire, tout y passe. On en rit presque, on en rit jaune.
Parvenir à ce stade de misanthropie et de désinvolture tient du miracle !
Et puis on bascule, avec l'ivresse du désespoir, vers une virée mélancolique, road-trip sans route ni véhicule, une boucle dans une boucle. Parce que même pour notre anti-héros fondamentalement rétif au système, la solitude écrase, le silence réduit la pensée à une économie personnelle.
Donc, on peut parler ici de roman post-historique joué par un héros ex-nihiliste.
Guido Morselli, en 1972, réinventait le livre de fin du monde, le film de zombies sans les zombies, Will Smith sans l'envie de sauver ce qu'il peut rester d'humanité.