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La voix, part obscure du langage, constitue un objet difficile à penser, et à nommer. A partir des différents points de vue de l'anthropologie, de la sociologie, de l'histoire, de la psychanalyse, Dire la voix aborde transversalement les pratiques traditionnelles de l'oralité, les formes d'élaboration psychique liées à la vocalité, et ce que les cultures du chant cristallisent d'imaginaires sociaux et intimes.
Première rencontre vocale, celle de l'enfant à sa mère. Dans ce dialogue musical des corps où se joue la préparation à la parole, l'échange affectif se ritualise et prend forme vers l'élaboration de la pensée symbolique. C'est ce lien originel que les musicothérapeutes travaillent à restaurer. Ce que l'ontogenèse met au jour trouve écho dans le travail des anthropologues, montrant la filiation du geste corporel au langage oral.
La voix, source de pure jouissance, toujours prise dans des jeux et enjeux symboliques, est l'objet de contrôles sociaux définissant les registres et conditions de son bon usage. L'espace lyrique, en nos sociétés, est une des scènes de cette modalité sublimée de la voix, où l'extase s'accomplit dans la maîtrise des codes. Dramaturgie du cri que l'on retrouve dans les cultures populaires du chant, autant chez les goualeuses que dans les figures plus contemporaines de voix féminines s'inscrivant dans une tradition de chant de plainte.
Cette fonction consolatrice du chant mène à l'idée de la voix comme langage de l'intériorité retrouvée à travers les formes poétiques des images et des mots.