En cours de chargement...
"Si tu savais comme c'est dur parfois d'être loin de toi et comme je soupire après toi..." Ces plaintes de Marie de Perregaux expriment l'immense angoisse qui la remplit depuis son retour de Zurich, où elle a rencontré Meinrad, un jeune étudiant. A peine rentrée, elle inaugure en août 1917 une correspondance secrète, qui aboutira finalement au mariage trois ans plus tard. Les lettres de Marie publiées ici composent un véritable roman d'amour.
Avec une rare force d'écriture, elle y exprime l'immense soif d'aimer que la rencontre du jeune homme a éveillée en elle. Elle explique à Meinrad le bien-fondé de son engagement féministe et relate son parcours de pionnière qui fera d'elle la première avocate neuchâteloise. Enfin, la jeune fille expose à son aimé sa conception du manage : "Jamais, non jamais je ne t'obéirai parce que tu seras mon mari.
"Au fil de ses démêlés, le couple découvrira à quel point la construction d'une relation amoureuse par l'écrit est exigeante. Profondément ancrée dans le milieu qui est le sien, Marie nous dresse en outre un portrait riche et vivant du quotidien d'une grande famille neuchâteloise. Ses lettres témoignent également du désarroi causé par les catastrophes qui marquent l'époque : la Première Guerre mondiale, la Grève générale et la meurtrière pandémie de la grippe dite "espagnole".
En plus de nous livrer un aperçu de sa cité natale alors en voie de modernisation.
Une correspondance hors du commun
Etant un Neuchâtelois d'adoption, je suis enchanté, grâce à mon ami Nicolas Lienert (petit-fils de l'écrivain Meinrad Lienert) de faire connaissance, en lisant ces lettres d'amour de la première avocate neuchâteloise avec un Suisse-allemand, l'émancipation progressive d'une descendante d'une des grandes familles patriciennes de son canton. C'est un portrait vivant et touchant de toute une époque.