Jean-François Aupetitgendre : Après quelques études de philosophie, il passe trois ans dans un bidonville dans le cadre du service civil des objecteurs de conscience. Il y découvre les désastres de la société de consommation sur ces populations que l'administration de l'époque appelle " les accidentés de la conjoncture ". Ensuite ouvrier du bâtiment durant dix ans, il est confronté à l'impact de l'argent sur le monde ouvrier, sur la qualité des bâtiments et sur les inégalités hiérarchiques.
Il est embauché comme moniteur d'atelier dans un centre de soins pour toxicomane en 1979, devient éducateur puis adjoint de direction. Il démissionne en 1999 sur un désaccord de fond avec l'usage abusif des produits de substitution que l'Etat impose aux centres de soins sous la pression des laboratoires pharmaceutiques. Il ouvre alors un cabinet libéral de généalogie familiale et passe dix ans à recomposer les récits familiaux, sur le plan économique, culturel, social, religieux.
Retraité depuis 2009, il se consacre à l'écriture pour laisser une trace de ses expériences : un roman historique, L'affaire Louis Roque (en autoédition), puis La Commune libre de St-Martin sur le municipalisme, et Le Porte-Monnaie, une société sans argent (tous deux aux Editions libertaires). Il tient aussi un blog centré sur l'abolition de l'argent (désargence.over-blog). Une vie de passions qui, peu à peu, l'a convaincu que les impasses structurelles actuelles ne sont pas solubles dans l'échange marchand et qu'il faut au plus vite se sevrer de l'argent...
Marc Chinal. Après de courtes études économiques, il devient chef d'entreprise à l'âge de 19 ans avec l'idée de contrer l'invasion progressive des restaurants " mal-bouffe " en proposant un autre modèle de restauration, des repas équilibrés et dont les prix sont adaptés au prix des tickets-restaurants. L'idée n'a jamais pu se transformer en modèle sous franchise, et c'est vers une autre direction que s'est transformée l'activité, celle de restaurant-théâtre, inédite à l'époque.
Parallèlement, il est auteur de courts-métrages, puis de documentaires, et crée ensuite une petite société d'édition dont l'une des branches est un média vidéo d'actualités. Il est également scénariste de BD. L'économie ayant toujours été une passion, il organise avec Jean-Paul Lambert les premières rencontres pour une civilisation sans argent en 2013 et 2014. Il se présente également à différentes élections pour promouvoir le concept d'une civilisation de l'accès, par opposition à la civilisation actuelle constituée de barrières monétaires génératrices de misères.
Son objectif n'est pas d'être élu mais d'arriver à porter sur la place publique les idées postmonétaires. C'est un échec : le monde médiatique ne joue pas le jeu de la démocratie même lorsque l'on respecte les lois et que l'on est bienveillant. Par conséquent, le grand public est totalement ignorant de l'existence des points de vue postmonétaires, et les personnes proches de ces idées ne savent pas non plus que des collectifs dans ce domaine existent.
Le prochain projet après ce livre est de construire des lieux développant l'autonomie postmonétaire et de promouvoir la démonétarisation citoyenne à grande échelle.
Discutons du monde de demain
On entend souvent parler du monde de demain, d’alter-mondialisme et de fin de l’ère capitaliste. Pourtant, peu vont jusqu’à imaginer un monde sans monnaie ni troc. C’est le pari de cet ouvrage, de cette discussion : réfléchir à un monde vraiment différent, tout en restant dans le concret et le réalisable, et sans jamais tomber dans le dogmatique.
Un essai passionnant, qui peut être lu de conserve avec la BD Joane Lebster, le début d’un nouveau monde, chez le même éditeur.