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On retrouve, dans ce dernier livre de Marie Cosnay, la marque
évidente de son écriture : une fermeté sans complaisance, que
l'invention poétique ne cesse de traverser au profit d'une
dimension onirique, et souvent, comme ici, fantastique.
L'auteur n'a-t-elle pas traduit trois livres des "Métamorphoses"
d'Ovide... L'originalité de ce récit, discontinu si l'on s'en tient
au mode d'apparition des personnages, à leurs déplacements, à
leurs aventures imprévisibles, vient de ce que la narratrice est
elle-même le jouet de toutes ces métamorphoses; elle erre sans
but, comme dans un rêve ou un cauchemar, au sein d'un
monde violent qui la piège.
Et nous sentons bien que ce
monde, plein de fureur et de cruauté, est aussi le nôtre.
Cependant, comme toujours chez Marie Cosnay, la nature est
aussi très présente, et son évocation anime ce texte d'une
compassion et d'une tendresse que la fureur des hommes lui
refusait.