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Le livre retrace le parcours d’une éditrice atypique évoluant dans un monde éditorial peu ou prou ouvert aux littératures de "L’Autre Europe". Au-delà du portrait d’un certain milieu de l’édition parisienne et de ses acteurs, bien documenté et parsemé d’anecdotes, le livre tend à approfondir les causes d’une certaine résistance du lecteur français à l’égard de ce qui s’écrit à l’Est de l’Hexagone.
En abordant ce problème sans ambages, il ouvre à des questions que beaucoup se posent mais que peu osent exprimer ouvertement. Est-ce parce que ce sont des questions embarrassantes tant pour les éditeurs de livres est-européens qui n’aiment pas évoquer leurs insuccès que pour les pays concernés qui veulent croire à la valeur de leur création littéraire ? Il crée en tout cas l’occasion d’un débat qui ferait du bien à tout le monde : a) sur le déséquilibre entre l’offre et la demande qui privilégie le marché du livre occidental au détriment de celui de l’Est européen ; b) sur les coulisses de l’édition ; c) sur la politique des grands groupes où l’intérêt d’un livre se mesure à sa force de pénétration dans les supermarchés ; d) sur l’apparente incompatibilité entre deux visions du monde : occidentale et est-européenne.
Ce témoignage a aussi une valeur de document : la collection "Pavillons-Domaine de l’Est" fut une expérience unique dans l’histoire de l’édition française, rendue possible et justifiéée par les circonstances historiques qui ne se reproduiront plus. Désormais, l’ouverture à l’Est de l’édition française doit se faire selon d’autres critères que les considérations géopolitiques.