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La forme parti est tombée depuis plusieurs années dans un discrédit quasi général. La gauche est loin d'y échapper, alors même que le parti a longtemps constitué la forme d'action privilégiée du mouvement ouvrier. Trois causes semblent pouvoir expliquer ce phénomène : l'occultation de l'apport historique de cette forme d'organisation ; l'écho rencontré par les critiques, anciennes comme nouvelles, de la forme parti ; la faiblesse des tentatives visant à réinventer la forme parti pour lui permettre de surmonter les écueils réels auxquels elle a été confrontée au cours de son histoire.
En se plaçant à contre-courant des discours présentant le parti comme une forme d'organisation irrémédiablement périmée, cet essai entend prendre précisément la mesure de ces trois enjeux. Il ne s'agit pas de proposer une réhabilitation sans nuance du phénomène partisan tel qu'il a existé par le passé, mais bien plutôt d'identifier ce qui a fait la force des partis de la classe ouvrière, sans dissimuler les limites et même les impasses qui ont été les leurs, et de penser cette forme d'organisation à nouveaux frais.