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Cet ouvrage met l'accent sur la définition des politiques économiques de développement en insistant sur le rôle actif que peuvent y jouer les mots employés, et les concepts retenus lors de leur mise en oeuvre. C'est le cas notamment des politiques dites "d'ajustement structurel", préconisées par les Institutions de Bretton Woods (IBW), et qui sont vulgarisées parle biais de Documents Stratégiques de Réduction de la Pauvreté.
Cette façon d'approcher l'économie du développement, au travers des mots et concepts employés, se fonde sur les analyses de Pierre Bourdieu qui insistent sur les fondements du discours et sur l'importance du vocabulaire associé, autrement dit sur " ce que parler veut dire " effectivement. Il y aurait, en quelque sorte, un " marché linguistique "au sein duquel s'échangerait une surenchère de mots, et de concepts, susceptibles de décrire le développement.
Ce marché permettrait aux acteurs sociaux de confronter leurs rapports de force face au "pouvoir symbolique" qui naît des échanges linguistiques. Certains de ces acteurs sont désignés comme "experts" et créent les mots du développement, alors que d'autres, notamment les gouvernements et populations des pays en développement, les reçoivent pour les intégrer ou, au contraire, les réinterpréter dans un sens différent.
Ces réflexions conduisent l'auteur à s'interroger sur l'importance effective du vocabulaire et sur le pouvoir des concepts utilisés lors de la mise en oeuvre des politiques de développement, et sur leur efficacité relative en termes de réduction de la pauvreté. Pour apporter des éléments de réponse, l'ouvrage examine le discours des parties prenantes au développement de la Côte d'Ivoire, en confrontant les résultats d'enquêtes sur les conditions de vie des ménages aux entretiens qualitatifs d'acteurs de la vie sociale ivoirienne, et aux textes officiels du gouvernement ivoirien et des IBW.