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Dépossédée par la grande industrie minière etexclue des chaînes de transformation et d'échange, l'exploitation traditionnelle de l'or (ou orpaillage) vit aujourd'hui, au Sénégal, les derniers jours d'une pratique ancestrale, vieille de plusieurs siècles avec les changements et mutations à la fois rapides et profonds. Ces changements concernent généralement les phénomènes technico-économiques demeurés jusque-là relativement inaperçus, qui bouleversent le modus operandi de l'activité d'orpaillage.
Avec l'introduction des machines concasseurs-broyeurs, et parfois même laveurs, l'orpaillage perd son caractère traditionnel et sacré, son charme et ses attributs mythico-mystiques pour devenir une banale activité à haute intensité de main-d'oeuvre qui comporte d'énormes inconvénients sur la santé humaine et sur l'environnement et les ressources naturelles. A défaut d'une politique minière cohérente et rationnelle, nous assisterons inéluctablement à la fin des orpailleurs dans la région de Kédougou et la disparition d'une civilisation millénaire porteuse de sens, caractérisée par une économie de subsistance.
Les orpailleurs traditionnels sont progressivement remplacés par des exploitants miniers qui organisent leur production selon un ordre capitaliste et cannibale qui bouleverse toute la structure de l'orpaillage traditionnel devenue aujourd'hui anomique.