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"Ecrire est une forme de prière" (Kafka), comme un sillon qu'il faudrait creuser sans cesse : lieu du non-savoir et de l'incertitude pour celui qui écrit, à la lisière des mondes, près d'un mince filet d'eau qui se dérobe, d'un invisible dont on s'approche sans jamais pouvoir l'atteindre. D'une lumière neuve dit cette position intenable, entre la magnificence captée à l'instant fugace, et l'abîme en lequel tout plonge, inexorablement.
Nommer cette lisière, la parcourir, c'est, pour celui qui reçoit l'injonction, revenir inlassablement, quitte à s'y abîmer, vers l'essentielle énigme. Ecrire alors, c'est comme obéir à une assignation poétique.