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Les liens étroits entre raréfaction de l'eau, changements climatiques et flux migratoires méritent d'être examinés à la loupe. Au prisme de regards interdisciplinaires croisés, leurs interactions profondes sont ici cernées et illustrées à travers diverses analyses nationales, régionales et internationales, avec un focus particulier sur le continent africain. Aux facteurs classiques, multiples et enchevêtrés, des phénomènes migratoires, s'ajoutent désormais des déterminants induits par les dérèglements climatiques et d'autres chocs écologiques, dont le stress hydrique.
Ce faisceau de causes complexes de la mobilité humaine engendre une nouvelle catégorie de migrants, au sein et au-delà des nations : les déplacés environnementaux. Démunis d'un statut juridique propre, ils ont impérativement besoin d'être reconnus et protégés comme tels, au moyen d'un traité spécifique. Parallèlement, la crise de l'eau s'aiguise mondialement, accentuant la nécessité d'intégrer les enjeux géostratégiques de la gestion durable et solidaire des ressources hydriques en vue d'assurer le bien-être et la survie des êtres vivants.
Dés lors, il importe de renforcer la place de l'eau dans la diplomatie climatique par une coordination accrue des agendas de l'eau et du climat. Il est également essentiel de rehausser l'ambition des stratégies nationales de réduction des émissions de gaz à effet de serre afin de garder la température mondiale sous le seuil de 1,5°C. Stabilité climatique, sécurité hydrique et mobilité humaine doivent se conjuguer de façon harmonieuse, dans le respect de la dimension transgénérationnelle des droits de l'Homme et de l'Humanité.
