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L'autodafé symbolique a commencé. La nuit tombe sur l'esprit. Une fournaise barbare s'élève dans le pâle horizon de la culture. Le papier brûle. Les livres brûlent. Nos livres. Nos bibliothèques, emportées par la Vague numérique. Sur leurs ruines, on construit des "troisièmes lieux", des "hyperlieux", des "learning centers", des "bibliothèques 2.0". On ne jure que par la "dématérialisation". Tout doit être immolé d'urgence à l'Ecran Total; et tant pis si la civilisation de l'imprimé s'effondre, tant pis si les lecteurs sont consumés par la flamme innovante.
Le Progrès n'est pas nostalgique. On oubliera. On peut tout oublier. Qui regrettera le passé ? Il n'y a plus de "temples du savoir", mais des biblioparcs où l'homme moderne assouvit son besoin de distractions ; il n'y a plus de "gardiens du Livre", mais des techniciens enragés, fossoyeurs de leur propre héritage.
La fin des bibliothèques
L'auteur a une manière assez classique de trouver un livre. Flâner et se laisser guider par son seul regard et son seul instinct quand un jour ses pas le mène au cours d'un salon devant la "scène numérique". Pour lui l'existence d'un livre papier a un sens profond, le lien qui relie à son lecteur est unique car les distances sont longues et le temps trop court. "Parce que, sans le livre nous ne nous serions jamais rencontrés nulle part." La conversation avec les bibliothécaires l'instruit sur le phénomène numérique. Il craint qu'elles ne deviennent "biblioparcs". le propos est accessible, documenté, amène à réfléchir. Et si l'ouverture de la BNF était le signe annonciateur de la fin des bibliothèques ?