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On a pu vanter le "décollage économique" et la "prospérité" d'une Côte-d'Ivoire régie depuis l'Indépendance par un "Vieux Sage", à la tête du P.D.C.I.-R.D.A., parti unique. Comparé à ses voisins, le pays semblait en effet, aux yeux du passant, une oasis de développement harmonieux et de stabilité politique. Pas de coups d'Etat militaires ; pas de répression politique signalée par les organisations internationales des Droits de l'Homme ; pas de Réfugiés économiques, au contraire, les travailleurs des autres pays africains y venaient, depuis des générations, chercher du travail.
Un modèle du "libéralisme" et de la "modération", donc, qui faisait honneur à son ancienne métropole. Soudain, coup de tonnerre dans un ciel serein : le bateau fait eau de toutes parts. La Côte-d'Ivoire ne peut plus honorer ses dettes et la banqueroute est quasi-officielle ; des milliers de coopérants français, que l'on ne peut plus payer, doivent s'envoler vers d'autres cieux plus cléments ; et cette fois, même pour le passant, il n'y a plus d'essence, plus d'électricité, plus d'eau...
Le responsable de ce drame, selon les autorités : la Conjoncture, la Crise mondiale qui, importée, telle une épidémie étrangère, semble frapper de plein fouet ce géant... aux pieds d'argile. ... Aux pieds d'argile ? L'auteur, fils du pays et privilégié de par son rang d'intellectuel, soulève un coin du drap ivoirien, ausculte le grand malade, énonce un diagnostic et préconise des remèdes...
