Le Connemara, vanté niaisement par l’auteur subversif du temps béni des colonies, est une région sauvage et morcelée de l’Irlande, interface entre la puissance de l’Océan et une Île à la géomorphologie aussi riche que la culture des autochtones. La "Connemara black" est une mouche pour truites, brochets ou gardons. Cette piste pourrait nous annoncer un roman naturaliste sur la vie des pêcheurs irlandais. Portant fièrement leur pull d’Aran, ces derniers raconteraient leurs exploits en éructant leurs peintes de Guinness au pub du coin puis se finiraient au Jameson 20 ans
d’âge en pelotant le cul de la serveuse. Mais les "Connemara Blacks" sont avant tout un clan d’indépendantistes irlandais menés par Jason McMurphy, Zack McCoy et James O’Brien et, sans vouloir faire offense aux pêcheurs à la mouche, cette perspective est bien plus intéressante.
L’intrigue de ce roman est complexe. Le personnage central est la fille de feu Jason McMurphy répondant au doux prénom de Ciara. Fliquette au caractère bien trempé, castratrice de médiocres, Ciara est néanmoins plus ou moins manipulée par son chef. Traumatisée par son passé d’indépendantiste et de femme battue, elle sera confrontée sur les lieux de son passé à une pluie de macchabées et aussi à ses vieux démons. Nonobstant, l’histoire ne se résume pas à une simple lutte entre indépendantistes et loyalistes qu’ils soient bouchers ou dormants. La mythologie celtique et l’appât du gain se mêleront à l’intrigue au point de rendre ce roman aussi passionnant qu’exigeant à lire.
Vous aurez compris qu’il ne s’agit pas d’un polar de gare, de plage ou de France Loisirs. De facto, déconseillé aux cruciverbistes du Figaro Madame ! La narration est d’une précision remarquable. L’auteur est un véritable passionné de l’Irlande, de son histoire et de sa mythologie. Il réussit le pari de transmettre sa passion au lecteur. Le béotien en mythologie celtique qui écrit cette chronique aura pris une véritable leçon d’histoire des civilisations en parcourant cette œuvre dense.
Imanol SIBERNA (CULTURE-CHRONIQUE.COM)
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Le Connemara, vanté niaisement par l’auteur subversif du temps béni des colonies, est une région sauvage et morcelée de l’Irlande, interface entre la puissance de l’Océan et une Île à la géomorphologie aussi riche que la culture des autochtones. La "Connemara black" est une mouche pour truites, brochets ou gardons. Cette piste pourrait nous annoncer un roman naturaliste sur la vie des pêcheurs irlandais. Portant fièrement leur pull d’Aran, ces derniers raconteraient leurs exploits en éructant leurs peintes de Guinness au pub du coin puis se finiraient au Jameson 20 ans d’âge en pelotant le cul de la serveuse. Mais les "Connemara Blacks" sont avant tout un clan d’indépendantistes irlandais menés par Jason McMurphy, Zack McCoy et James O’Brien et, sans vouloir faire offense aux pêcheurs à la mouche, cette perspective est bien plus intéressante.
L’intrigue de ce roman est complexe. Le personnage central est la fille de feu Jason McMurphy répondant au doux prénom de Ciara. Fliquette au caractère bien trempé, castratrice de médiocres, Ciara est néanmoins plus ou moins manipulée par son chef. Traumatisée par son passé d’indépendantiste et de femme battue, elle sera confrontée sur les lieux de son passé à une pluie de macchabées et aussi à ses vieux démons. Nonobstant, l’histoire ne se résume pas à une simple lutte entre indépendantistes et loyalistes qu’ils soient bouchers ou dormants. La mythologie celtique et l’appât du gain se mêleront à l’intrigue au point de rendre ce roman aussi passionnant qu’exigeant à lire.
Vous aurez compris qu’il ne s’agit pas d’un polar de gare, de plage ou de France Loisirs. De facto, déconseillé aux cruciverbistes du Figaro Madame ! La narration est d’une précision remarquable. L’auteur est un véritable passionné de l’Irlande, de son histoire et de sa mythologie. Il réussit le pari de transmettre sa passion au lecteur. Le béotien en mythologie celtique qui écrit cette chronique aura pris une véritable leçon d’histoire des civilisations en parcourant cette œuvre dense.
Imanol SIBERNA (CULTURE-CHRONIQUE.COM)