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Terrifiant
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XXIe siècle
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Paris
Sartre nous a bien démontré que " l’enfer c’est les autres" et si on a inventé la fête des voisins c’est bien pour tenter d’améliorer ces relations de proximité qui peuvent parfois être un peu tendues. Ici, la tension devient effectivement un enfer pour Rachel Kubler, cette quarantenaire journaliste, mère de deux jumelles qui vient s’installer dans un logement social à Paris à son retour de Belgique.
Sur le palier d’en face, partageant la même terrasse vit Audrey Nichelong. Une jeunesse très difficile, un divorce, un petit boulot, deux enfants et des chats errants en font
une caricature de la fille souffrant d’un complexe d’infériorité, d’une jalousie exacerbée et d’une méchanceté maladive.
Après avoir tétanisée son ancienne voisine, elle s’en prend à "cette bourge de journaliste".
Très vite, Rafaële Rivais intensifie et dramatise cette relation de voisinage entre la vicieuse manipulatrice et la sociable journaliste.
Derrière cette confrontation, l’auteur met en évidence les difficultés des logements sociaux, l’indifférence de la Police soumise au respect de ses propres objectifs, le classement abusif de la Justice dépassée par le nombre de dossiers.
Avec un style et un œil de journaliste, Rafaële Rivais écorche le système français (en comparaison avec la Belgique) avec notamment la durée de travail hebdomadaire, le prix des loyers, la défection des systèmes de Police et de Justice.
" Rachel, qui avait goûté pendant dix ans au charme du compromis belge, se dit qu’elle était bien revenue au pays de la lutte des classes."
Cette fiction inspirée de faits réels est à la fois drôle, effrayante et réaliste même si parfois je me suis demandée si de tels comportements sont possibles.
Après avoir lu ce livre, vous vous rappellerez ce proverbe marocain : " Choisis tes voisins avant ta maison."
voisin
Un récit que j'ai beaucoup aimé, la tension monte peu à peu, la voisine allant crescendo dans la folie et les dégradations.
Mais comment va faire Rachel pour s'en sortir, elle que personne n'écoute, ni la police, ni la justice ?
Sans oublier l'utilisation des chats qui peuvent se révéler des armes de destruction massive.
Un roman qui m'a parfois fait bondir de ma chaise : quoi ? les voisins aussi tournent leur veste ? Quelle honte !
Qui plus est, un roman qui frôle la réalité ; bizarement, cela ne m'étonne pas....
Ce qui m'a toutefois gêné, en revanche, c'est l'utilisation intempestive des virgules par l'auteur qui cassent le rythme de la phrase, et parfois au mauvais moment.
Ceci dit, vous l'aurez compris, un roman à lire (sauf si vous avez des problèmes de voisinages....)
L'image que je retiendrai :
Celle du jardin installé sous les fenêtres de Rachel que sa voisine s'acharne à détruire.